Le patient perroquet hospitalisé

par Kym LeCault, TSA

Il est normal pour le propriétaire de perroquet de trouver difficile de laisser son perroquet à la clinique.

Si votre perroquet a déjà été hospitalisé chez votre vétérinaire, vous savez comment il est difficile de le laisser; de se retourner et de le quitter. Un perroquet malade est un oiseau anxieux.

Ce texte sera divisé en deux parties: l’une d’entre elles concernera davantage les points importants à respecter en clinique vétérinaire et l’autre s’adressera aux propriétaires des petits malades.

Intervenants en milieu hospitalier

En premier lieu, il est indispensable, primordial, incontournable que le personnel des cliniques vétérinaires aviaires rende fréquemment visite aux petits hospitalisés. C’est selon moi le point le plus important pour le moral de l’oiseau pendant son séjour à l’hôpital.

Deuxièmement, les oiseaux devraient toujours être gardés dans un endroit éclairé et chaleureux, idéalement très près de la pièce la plus occupée de la clinique (quand cela est possible et que l’animal n’est pas contagieux. Autrement, il faudra aller le voir encore plus souvent et non seulement lorsque c’est le temps de faire ses traitements).

Le propriétaire devrait visiter son perroquet hospitalisé tous les jours.

De plus, il est essentiel de s’enquérir auprès du propriétaire des habitudes de son oiseau, de se renseigner sur les petites attentions qu’il aime, les mots qu’il reconnaît ou avec lesquels il s’exprime, sa nourriture préférée, et alouette… Dans la même ligne de pensée, si vous travaillez en clinique, de grâce, acceptez les effets personnels de l’oiseau que le propriétaire demande à lui laisser. Il est faux de croire que cela ne fait aucune différence pour l’animal. Il ne s’agit pas ici d’anthropomorphisme, c’est une question de sécuriser l’oiseau dans un environnement inconnu en lui offrant quelque chose auquel il est habitué. Cela peut contribuer de beaucoup à réduire son niveau d’anxiété. De plus, si le perroquet accepte de se faire manipuler, il est de notre devoir de prendre du temps avec lui pour tenter de le stimuler et ainsi rendre sa convalescence plus facile.

La douceur est toujours de mise avec un oiseau (et les autres animaux aussi bien entendu), autant dans nos gestes qu’au niveau de notre voix. Chaque manipulation que nous devons lui faire devrait se faire dans le calme et la tranquillité. N’oublions pas que c’est un animal proie. La clé est de toujours parler à l’oiseau lorsque nous avons l’intention de le manipuler, lui annoncer que nous sommes là s’il ne nous a pas vus arriver pour une raison ou une autre (occupé à manger ou à se toiletter par exemple). Finalement, un oiseau anorexique devrait se voir offrir ses aliments préférés (n’oubliez pas de vous renseigner auprès du propriétaire!) en tout temps, et le personnel chargé de ses soins devrait tenter de le stimuler à manger plusieurs fois par jour afin de le sevrer le plus tôt possible de ses gavages. Ma phrase préférée est la suivante : "Tender Loving Care!"

Il est important de sécuriser le patient perroquet qui se trouve dans l'environnement inconnu d'un l'hôpital vétérinaire.

Propriétaire de perroquet

En ce qui vous concerne en tant que propriétaire, je vous recommande fortement d’aller visiter votre oiseau tous les jours pendant son séjour à l’hôpital. Cela le sécurisera et contribuera à lui redonner de la vigueur. Ne soyez pas mal à l’aise à l’idée d’exposer cette idée à votre vétérinaire qui, vous pourrez le constater, sera ravi de voir à quel point vous tenez à votre oiseau. Lorsque vous venez visiter votre perroquet, apportez-lui de la nourriture qu’il aime, des jouets avec lesquels il s’amuse beaucoup ou tout autre objet familier qu’il apprécie, et prenez le temps d’interagir avec lui pendant au moins une petite heure. Puis, lorsqu’il sera prêt à rentrer chez lui, assurez-vous de vous être renseigné sur tous les soins à lui prodiguer à la maison et la façon de vous y prendre (vous pouvez demander une démonstration par un(e) technicien(ne) ou vétérinaire). N’hésitez pas à demander une feuille des traitements sur laquelle tout sera mis par écrit. Posez des questions sur tout ce qui ne vous semble pas clair. Suivez à la lettre les recommandations qui vous auront été données et administrez les médicaments jusqu’à la fin, et ce, même si votre oiseau vous semble totalement guéri!

 

 

© Kym LeCault 2009


Photos
Yuki, thoui céleste (forpus coelestis), Sylvie Arsenault
Arianne, cacatoès des Moluques (cacatua moluccensis), Christine Cadoux
Agatha, gris d'Afrique (psittacus erithacus erithacus), Mary-Audrey Lefevre