Il n’y a pas une seule journée où je ne vois pas passer sur mon fil d’actualité une personne en grand désarroi d’avoir perdu son animal de compagnie, et en ce qui nous concerne ici, son perroquet.
Combien de fois ai-je du dire adieu à un perroquet? Après 40 ans, je ne sais plus trop. Entre les oiseaux du refuge que j’opérais à une certaine époque et mes propres perroquets, je ne peux que vous dire que la douleur est toujours aussi intense, que je ne m’habitue pas à la perte d’un compagnon ailé et qu’à chaque fois que la faucheuse passe, j’en ai pour des mois à m’en remettre.
Que dire de la difficile décision à prendre quand son oiseau est malade et nous semble trop souffrir et qu’on nous suggère l’euthanasie. Est-ce que je fais le bon choix? Y a-t-il d’autres avenues que je n’ai pas regardées? La culpabilité qui vient avec ce terrible dilemme se rajoute à l’idée de la perte d’un si important compagnon et est bien souvent invivable. Je l’ai vécu et croyez-moi, c’est insoutenable.
Et ce perroquet qui vivait avec un compagnon ailé depuis si longtemps, est-ce qu’il comprend la finalité de la mort? Comment va-t-il réagir à la perte de son compagnon ou de sa compagne. Devant son désarroi, comment puis-je lui venir en aide? Est-ce possible alléger sa souffrance? Dois-je lui procurer un autre ami ou dois-je attendre? Comment faire les bons choix, être certain(e) de ne pas me tromper?
Il y a différentes formes de deuil. Il n’y a pas que le décès de l’oiseau, il y a aussi l’oiseau qui s’est échappé par une fenêtre et qui malgré avoir demandé toute l’aide possible reste absolument introuvable. Dans d’autres cas, on doit se séparer de l’oiseau aimé pour des raisons de santé, la nôtre ou celle de nos enfants; un déménagement dans un autre pays, un nouveau conjoint, un changement de carrière qui ne nous laisse plus le assez de temps pour prendre soin de Coco correctement.
Tant de circonstances nous forcent à faire le deuil d’un ami à plumes qui au fil du temps, a pris beaucoup de place dans nos cœurs. Je pense que c’est pire quand on connaît à l’avance la date de la séparation (euthanasie ou mise en adoption). On commence à souffrir bien avant le jour fatidique et ça, Coco le ressent. C’est un état atroce, insupportable autant pour lui que pour nous…
Est-ce que je m’attache trop? Est-ce que je les aime trop? Probablement que la réponse est « oui ». Et je sais que je ne suis pas la seule ici. Plusieurs abonnés ont dû passer un jour par cette douloureuse épreuve et comme moi, ils ont pleuré toutes les larmes de leur corps.