Avez-vous remarqué, quand on parle de son perroquet, à quel point nous utilisons la préposition « avec »?

  • Je mange « avec » mon perroquet
  • Je cuisine « avec » mon perroquet
  • J’écoute mon feuilleton « avec » mon perroquet.

Et même…

  • Je prends ma douche « avec » mon perroquet.

Je partage ma vie avec des chiens et j’ai toujours vécu avec des chats jusqu’au décès de ma dernière chatte après plus de 20 ans de vie commune. De plus comme vous le savez, je vis (ensemble) avec des perroquets. Je m’explique.

Quand je regarde la télé le soir, mes chiens viennent se coucher à mes pieds ou sur moi sur le sofa. Ils sont avec moi, mais nous ne partageons pas la même activité. Eux dorment sur mes genoux ou sur le sol et moi je regarde un film. Quand mes perroquets viennent me rejoindre au salon, nous pratiquons la même activité, nous regardons la télé. Bien évidemment qu’on ne perçoit pas ce qu’on voit ou entend de la même manière. Mes oiseaux sont stimulés par les sons, les images, les couleurs, la musique, le mouvement (faut voir mes oiseaux participer dynamiquement à une partie de hockey) alors que moi, je suis captivée par l’histoire et par l’action, ou du moins, je comprends le jeu. Eux non!

Ce lien profond qui unit l’humain à son perroquet, j’ai le bonheur de l’observer depuis plus de quarante ans. Quand je demande à mes clients comment ils considèrent la cohabitation avec Coco, ils me répondent « c’est mon compagnon de vie, c’est mon meilleur ami, c’est mon complice ou mon partenaire dans mes tâches quotidiennes, c’est l’associé de mes activités, etc. ». On me dit aussi « c’est mon enfant, c’est mon bébé » et très souvent la réponse est « c’est mon conjoint(e), c’est mon amoureux(se), c’est mon Jules (Juliette); c’est mon (ma) chéri(e) », phrases rarement entendues quand je posais la même question à propos de leurs chiens.

Je n’ai pas trouvé beaucoup de recherches anthrozoologiques sur la relation humain/perroquet, ces recherches concernent surtout les relations humain/chien/ou chat, mais le peu qui existent nous parle de relation humain/perroquet très complexe et profonde, différente de celles avec les autres animaux de compagnie. On parle même d’une relation hors du commun qui ne ressemble en rien à celles entretenues avec chiens ou chats.

Il y a quelques années (2008) , quand on m’a demandé de collaborer à un ouvrage sur la zoothérapie, j’ai cherché à savoir de quel genre de relation on parlait avec un perroquet. Pourquoi le lien humain/perroquet est-il si intense? Pourquoi le perroquet est-il considéré par beaucoup de personnes comme un membre de la famille à part entière? C’est ce que me disent mes clients et c’est ce que je vis aussi.

Alors je vous invite à me suivre à travers mes réflexions. Un petit billet, pas du tout scientifique, quoiqu’un peu quand même, sur l’étrange relation humain-perroquet.

* Dans ce document, le genre féminin est utilisé comme générique dans le seul but de ne pas alourdir le texte.

La semaine dernière, en rédigeant mon billet sur le décès ou la séparation d’avec son perroquet, j’ai passé rapidement sur la raison d’une séparation pour cause de « nouveau conjoint ». Je n’ai pas élaboré sur le sujet parce que je me suis dit que ce thème valait bien un billet complet. En effet c’était une des raisons majeures d’abandon au refuge que j’opérais.

L’arrivée d’une personne inconnue au sein de la famille ne laisse jamais Coco indifférent. Soit il prend le nouveau conjoint comme étant un super ajout dans son groupe social, soit, trop souvent, comme une ingérence très malvenue qui vient perturber l’harmonie tranquille qui s’était installée au fil du temps entre madame et lui.

Bon, d’accord. Coco n’aime pas le nouveau conjoint de madame, mais…

  • Est-ce permanent? Pas nécessairement.
  • Est-ce irréversible? NON!
  • Est-ce que l’oiseau a le droit de changer d’idée sur ce nouveau conjoint? OUI, tout à fait (il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée).
  • Est-ce que Coco peut en arriver à apprécier le nouveau conjoint? Assurément!

Mais, parce qu’il y a toujours un mais, le nouveau conjoint, s’il n’est pas accepté d’emblée, aura probablement à jouer de séduction avec Coco qui ne voit pas d’un bon œil cette troisième roue qui vient s’ajouter à son carrosse.

Est-ce que madame devrait céder à la demande du nouveau conjoint de se défaire de Coco parce qu’il n’y a pas d’atomes crochus entre les deux au premier regard? NON, SURTOUT PAS!

Dans les raisons d’abandonner son perroquet à mon refuge, j’ai vu beaucoup de gens (des femmes surtout) qui sous l’emprise d’une personne (abjecte) se voyaient dans l’obligation de reloger leur compagnon à plumes. Vous savez, ces types qui disent vous aimer, mais qui vous placent devant cet ultimatum terrible « c’est ton perroquet ou moi, à toi de choisir! »

Bon, en ce qui me concerne, le choix ne serait pas difficile du tout… Bye bye monsieur! Malheureusement, ce n’est pas le cas pour toutes les femmes ou hommes qui pensent avoir (enfin) trouvé l’amour de leur vie. Pour moi, si c’est ça l’amour, je préfère passer mon tour!

Par malheur, c’était l’une des principales causes d’abandon alors que j’opérais mon refuge et je sais que ce l’est encore aujourd’hui. Coco n’aime pas le nouveau conjoint, on ne prend aucune action pour modifier la situation, on exige plutôt le départ de l’oiseau et on se fout royalement de briser le cœur de la personne qu’on dit aimer et on se soucie encore moins de ce qu’il adviendra de Coco.

Ça… ça, c’est du pipi de chat! Il y a deux deuils ici: la personne qui doit se séparer de son oiseau et Coco qui devra supporter la perte de son humaine chouchou alors qu’il est relocalisé dans une autre famille. Ce perroquet aura du mal à s’en remettre, croyez-moi. Tout ce malheur causé par un égoïste exécrable.

Ce conjoint(e) en vaut-il vraiment la peine?

S’il réclame un tel sacrifice de votre part maintenant, que croyez-vous qu’il exigera de vous par la suite?

Alors voilà, dans ce billet, j’ai envie de parler à cœur ouvert avec vous, madame, monsieur, qui êtes aux prises avec un(e) égocentrique qui ne voit pas plus loin que le bout du nez de sa petite personne… Coco ou lui (elle). Et si on tranchait?

Il n’y a pas une seule journée où je ne vois pas passer sur mon fil d’actualité une personne en grand désarroi d’avoir perdu son animal de compagnie, et en ce qui nous concerne ici, son perroquet.

Combien de fois ai-je du dire adieu à un perroquet? Après 40 ans, je ne sais plus trop. Entre les oiseaux du refuge que j’opérais à une certaine époque et mes propres perroquets, je ne peux que vous dire que la douleur est toujours aussi intense, que je ne m’habitue pas à la perte d’un compagnon ailé et qu’à chaque fois que la faucheuse passe, j’en ai pour des mois à m’en remettre.

Que dire de la difficile décision à prendre quand son oiseau est malade et nous semble trop souffrir et qu’on nous suggère l’euthanasie. Est-ce que je fais le bon choix? Y a-t-il d’autres avenues que je n’ai pas regardées? La culpabilité qui vient avec ce terrible dilemme se rajoute à l’idée de la perte d’un si important compagnon et est bien souvent invivable. Je l’ai vécu et croyez-moi, c’est insoutenable.

Et ce perroquet qui vivait avec un compagnon ailé depuis si longtemps, est-ce qu’il comprend la finalité de la mort? Comment va-t-il réagir à la perte de son compagnon ou de sa compagne. Devant son désarroi, comment puis-je lui venir en aide? Est-ce possible alléger sa souffrance? Dois-je lui procurer un autre ami ou dois-je attendre? Comment faire les bons choix, être certain(e) de ne pas me tromper?

Il y a différentes formes de deuil. Il n’y a pas que le décès de l’oiseau, il y a aussi l’oiseau qui s’est échappé par une fenêtre et qui malgré avoir demandé toute l’aide possible reste absolument introuvable. Dans d’autres cas, on doit se séparer de l’oiseau aimé pour des raisons de santé, la nôtre ou celle de nos enfants; un déménagement dans un autre pays, un nouveau conjoint, un changement de carrière qui ne nous laisse plus le assez de temps pour prendre soin de Coco correctement.

Tant de circonstances nous forcent à faire le deuil d’un ami à plumes qui au fil du temps, a pris beaucoup de place dans nos cœurs. Je pense que c’est pire quand on connaît à l’avance la date de la séparation (euthanasie ou mise en adoption). On commence à souffrir bien avant le jour fatidique et ça, Coco le ressent. C’est un état atroce, insupportable autant pour lui que pour nous…

Est-ce que je m’attache trop? Est-ce que je les aime trop? Probablement que la réponse est « oui ». Et je sais que je ne suis pas la seule ici. Plusieurs abonnés ont dû passer un jour par cette douloureuse épreuve et comme moi, ils ont pleuré toutes les larmes de leur corps.

 Il y a déjà un bon moment, j’ai écrit un texte intitulé « Cacatoès perroquet de luxe » et dans les faits, ce texte reflète exactement ce qui se passe avec cette famille de perroquets lorsque née et élevée la main en captivité. C’est vrai que le cacatoès est devenu hyperdépendant, criard, possessif, sexuel, terrifiant, souvent agressif avec de fortes tendances à la mutilation de ses plumes, parfois même de son propre corps. Alors, pas surprenant que sur l’Internet on parle de lui comme d’une espèce de psychopathe à plumes. Mais vous savez quoi? This is wrong!

Dans ce texte, je nous amène à réfléchir sur « pourquoi le cacatoès vivant en captivité est comme ça ». Est-ce un comportement naturel? Est-ce qu’il agit de la sorte en nature? Bien évidemment que non, me direz-vous, et vous aurez parfaitement raison.

On a vu dans les numéros précédents que pour qu’un comportement soit qualifiable de naturel, d’inné, il doit répondre à ces trois critères:

  1. Il doit prévaloir dans l’espèce au point de se caractériser.
  2. Il doit se manifester globalement et sans apprentissage.
  3. Sa forme doit être relativement constante et doit toujours se manifester de la même façon.

Je connais beaucoup de cacatoès qui ne répondent pas à la description psychopathique qu’on en fait trop souvent. Même si certains représentants de l’espèce en démontraient les caractéristiques lorsqu’on me les apportait au refuge que j’opérais, j’arrivais pratiquement toujours à les « guérir » de cette maladie acquise au contact de l’être humain… l’hyperdépendance affective.

Ces oiseaux si mal partis au départ redevenaient ce qu’ils devaient être, soit des perroquets bien dans leur peau, curieux, joueurs, mais tout de même affectueux (mais, tous les perroquets ne le sont-ils  pas?).

Il nous faut comprendre que ces oiseaux n’éclosent pas déséquilibrés, ce n’est pas une tare de naissance. Les cacatoès naissent cacatoès avec tout le bagage génétique normal d’un cacatoès. C’est au contact de l’humain que ça se gâte…

Dans mon propre mode de vie, je n’achète que très rarement des aliments transformés pour moi et ma famille. Ces aliments transformés sont bien pratiques, j’en conviens, mais règle générale, ils contiennent beaucoup trop de glucides, de sel, de lipides et d’ingrédients que je ne connais pas et que j’ai de la difficulté à prononcer. Est-ce que je fais confiance à l’industrie alimentaire pour nourrir ma tribu? Ma réponse est non!

Quand je cuisine pour ma famille, je me procure des aliments biologiques parce que je n’ai pas confiance en nos gouvernements à gérer correctement le dossier des insecticides et pesticides, édulcorants et autres machins qui risquent de se retrouver sur ou dans mes aliments. Est-ce que je fais confiance à nos gouvernements pour nourrir ma famille? Ma réponse est non!

Vous me voyez venir n’est-ce pas? Dans ces conditions, pensez-vous un seul instant que je fais confiance à l’industrie des animaux de compagnie pour nourrir ma famille à plumes? Ma réponse est bien évidemment non! On nous trompe déjà sur les aliments destinés aux humains, imaginez un peu ce qui se passe en ce qui concerne les aliments pour nos animaux!

Est-ce que j’ai tort de penser ainsi? Je ne sais pas, mais les quelques recherches que j’ai faites, tant sur notre alimentation à nous que celles de mes animaux m’amènent à penser que j’ai peut-être de bonnes raisons d’être aussi méfiante. Ce que j’ai découvert ne m’a pas plu du tout.

Ainsi, dans ce texte je vous explique pourquoi MOI, je n’offre pas d’aliments transformés à mes oiseaux, ce qui inclut d’emblée la moulée (extrudés) préparée à l’intention de nos perroquets (vous faites bien ce que vous voulez). De toute manière, mes oiseaux n’aiment pas ça. Chichou en mangeait un peu, mais lorsqu’elle a découvert les germinations, elle n’y a plus touché. Peu de perroquets sont enclins à préférer la moulée à d’autres aliments. Les seuls qui le font n’ont pratiquement jamais rien connu d’autre depuis leur sevrage (comme Chichou), mais dès qu’on leur présente un peu de variété, si on leur donne le choix, les moulées ne passent pas la rampe, ils choisiront tout sauf ces granulés. Pourquoi, me demanderez-vous? Simplement parce qu’ils n’y prennent aucun plaisir. Ils n’en aiment ni le goût ni la texture; rien à décortiquer, c’est fade et c’est monotone. Bref mes oiseaux les refusent et je les comprends (y avez-vous déjà goûté?).

Est-ce que l’humour est le propre de l’homme?  Existe-t-il d’autres espèces animales dotées d’un sens de l’humour?

Malgré que le perroquet soit probablement l’animal le plus étudié en ce moment, il semblerait que très peu de chercheurs s’attardent sur ce sujet. Alors, ceci sera un texte absolument pas scientifique, mais simplement basé sur mes observations et les spasmes de fou rire qui m’ont chatouillé la colonne vertébrale tout au long de la rédaction de ce billet.

J’ai demandé à plusieurs personnes qui cohabitent avec un perroquet s’ils avaient une opinion sur le sujet. Encore une fois, fous-rires en les écoutant raconter leurs anecdotes, absolument pas scientifiques, mais tellement pertinentes pourtant.

Ceux qui vivent avec un perroquet sont catégoriques: oui, leurs perroquets savent se foutre de leur gueule par leurs attitudes ou par l’utilisation des mots ou phrases qu’ils ont appris au contact de l’humain. Tous m’ont dit que leurs perroquets avaient un tel sens de l’à-propos qu’à ce point, on ne parle plus de hasard mais bien d’intention. Ils savent à merveille associer des propos entendus ici et là dans certaines situations et ils savent qu’ils auront de l’effet sur nous parce que ça nous fait rire et qu’ils adorent ce genre d’attention.

Alors, est-ce que les perroquets ont le sens de l’humour? À vous d’en juger…

Dans mon billet no.34, je vous ai parlé de la cage, ce mal qu’on croit nécessaire lorsqu’on désire vivre avec un ou des perroquets. Vous vous souviendrez que je me disais alors surprise qu’on me demande de faire un texte sur la cage, parce qu’il y a longtemps que les cages ne font plus partie de la vie de mes perroquets et que je n’y pensais pas particulièrement.

Vous savez ce qui m’étonne le plus? C’est qu’en 2020, on parle encore « d’oiseaux de cage » (cage birds). Quesséça un « oiseau de cage »? Est-ce qu’on parle de lion de cage, de panthère de cage ou même de loup de cage? Bien non, ces derniers tout comme les perroquets sont des animaux sauvages qui ne sont surtout pas faits pour être encagés. « Oiseaux de cage », le terme semble si légitime que plusieurs titrent leur bouquin ou articles avec ce vocable, comme si ça allait de soi qu’un perroquet (ou n’importe quel oiseau) doive forcément venir de série avec une cage, cette boîte grillagée dans laquelle il ferait si bon vivre.

Mettez-vous un peu à sa place, accepteriez-vous de vivre dans une prison grillagée alors que votre nature commande un si grand besoin de liberté? Qu’est-ce qu’il vous a fait l’oiseau pour mériter la prison à vie?

Alors, il ne faut pas chercher midi à quatorze heures pour comprendre pourquoi autant de comportements aberrants de nos perroquets sont directement liés à l’enfermement, à cette foutue cage…

Allez, on en parle…

Dans le premier numéro sur la vie sociale des perroquets, on a vu à quel point une vie sociale riche est essentielle tant à la bonne santé mentale qu’à la santé physique de l’oiseau et comment une vie sociale pauvre peut nous détruire un perroquet sans qu’on s’en rende trop compte. Jusqu’au jour où sa détresse devient apparente.

Ce qui m’étonne encore après des années de pratique, c’est la facilité déconcertante avec laquelle on peut faire apparaître et se maintenir des comportements complètement aberrants chez nos perroquets, des comportements qui vont totalement à l’encontre de l’adaptation et ce, sans même sans rendre compte. En 2019, peut-on encore plaider l’ignorance dans un monde où l’information circule à vitesse grand V? Ça ne devrait pas, mais malheureusement, il y a encore trop de ces gens qui aiment mal tout en aimant trop leurs oiseaux.

Dans ce texte-ci, on continue l’exploration de la vie sociale de notre perroquet et la manière dont nous pouvons arriver à combler ce besoin si essentiel à son bien-être à LUI.

Ceux qui vivent avec un perroquet savent à quel point celui-ci aime (adore) se trouver en notre présence, participer aux diverses activités de la maison, s’immiscer dans les conversations, partager nos repas. Il recherche tellement la compagnie des autres que certains de mes clients qualifient leur perroquet de « tache » ou de « pot de colle ». Il est fureteur, met le nez (ou le bec) partout, se mêle de ce qui ne le regarde pas et en plus, il semble donner son opinion sur à peu près n’importe quoi.

Le perroquet aime être entouré des siens et déteste qu’on le mette de côté. Si on l’ignore, il réagit rapidement pour nous faire connaître son mécontentement; il ne supporte tout simplement pas d’être traité avec indifférence.

Mais pourquoi le fait-il? Est-ce biologique? Un instinct? Un besoin? Ou simplement pour tuer le temps?

Pourquoi pas toutes ces réponses? Dans ce texte, je vous propose plusieurs pistes à explorer pour comprendre pourquoi notre perroquet tente à tout prix d’attirer notre attention, et ce, dans l’unique but de socialiser avec nous.

Chaque fois que je publie une photo de ma préparation d’aliments pour mes perroquets sur les réseaux sociaux, la même question revient… »Pouvez-vous me donner la recette?  » À quoi je réponds systématiquement que je n’ai pas de recette, que mes préparations diffèrent chaque semaine et que j’utilise ce que j’ai sous la main à ce moment-là.

Bien évidemment, à la suite de ma réponse apparaît un tas de commentaires réprobateurs ou terriblement déçus. Pourtant, il est vrai que je n’ai pas de recette précise parce que je varie l’alimentation de mes oiseaux chaque semaine et aussi chaque jour.

Comment cela se peut-il de varier la pitance de nos oiseaux chaque semaine en même temps que chaque jour? C’est ce que je vais vous expliquer dans ces lignes. Ce n’est vraiment pas sorcier(e) et c’est aussi très amusant. Il ne suffit que de faire preuve d’un peu d’imagination et dans mon cas, m’entourer d’aide-cuisiniers à plumes…

Comme on l’a vu dans le précédent texte traitant de la zoothérapie avec un perroquet, cet animal présente un défi de contraintes qu’on ne rencontre pas avec les thérapeutes à poils tels chiens, chats, lapins ou autres. Ça ne veut pas dire qu’il ne peut pas se révéler excellent auxiliaire thérapeutique, ça veut simplement dire qu’avec lui, il y a quelques petites choses à comprendre et surtout, à respecter.

En effet, Coco peut rendre de grands services dans un contexte de thérapie assisté par l’animal, mais il ne le fera que si sa nature est respectée… Qu’on se le dise!

On continue donc aujourd’hui à décortiquer quelle est cette nature et comprendre dans quelle mesure celle-ci peut s’exprimer dans un programme de zoothérapie.

 Bien oui, après tout, le perroquet n’est pas plus bête qu’un chien ou un chat et sait aussi se montrer conciliant envers certaines personnes et même apporter une aide précieuse dans le cadre d’une réhabilitation, que celle-ci soit cognitive ou manuelle.

Cependant, ce ne sont pas toutes les espèces de perroquets qui voudront jouer à l’auxiliaire thérapeutique, pas tous les tempéraments non plus s’y prêteront et pas non plus à n’importe quel âge. Un perroquet qui atteint sa période de puberté peut se révéler extrêmement contrariant et peu enclin à participer à une activité de zoothérapie. Puis, il y a ce moment de l’année où Coco n’a pas du tout envie de coopérer; ses hormones s’activent et à ce moment, il ne pense plus du tout à collaborer, il n’a qu’une seule fixation… le sexe!

Donc, avec cet oiseau ce n’est pas n’importe comment, pas n’importe quand, pas n’importe où et pas avec n’importe qui… qu’on se le dise!

Sinon, le perroquet peut se montrer des plus utiles dans le cadre d’une thérapie assistée par l’animal tant qu’on sait respecter la nature de cet animal hors du commun.

Sujet quelque peu déplaisant aujourd’hui. Déplaisant parce que je ne connais personne qui ait développé une passion à entretenir les griffes de son perroquet, moi la première (je hais ça), mais c’est un travail nécessaire, puisque nos oiseaux vivant dans nos maisons ne peuvent le faire eux-mêmes. Ils ont besoin de notre aide.

Bien évidemment, on peut choisir d’emmener Coco chez le vétérinaire pour sa taille de griffe, mais si on lui demande son opinion à LUI, il vous répondra qu’il préfère et de loin que ça se passe avec nous, à la maison, dans le confort de son foyer. La balade en transporteur et le stress de la clinique vétérinaire ce n’est pas trop sa tasse de thé. So, on s’occupe nous-mêmes de la pédicure de notre perroquet pour sa sécurité et son confort. Une taille d’ongle, ce ne doit pas être stressant.

Alors pas le choix, il faut s’y mettre pour faire plaisir à Coco! Mais en fait, comment savoir que c’est le moment de s’y coller? Pourquoi doit-on entretenir les griffes de Coco? Et comment doit-on s’y prendre? On coupe ou on lime?

Que de questions pour un sujet qui semble pourtant bien banal; mais dans le monde des perroquets dits de compagnie, il n’est pas si anodin que ça. Avant d’entreprendre la pédicure de notre perroquet, il y a un certain nombre de choses à connaître pour que ça se passe correctement, tout en douceur. C’est ce que je vous propose dans ce texte.

La socialisation est le processus par lequel les perroquets apprennent leurs habiletés sociales et la survie. Aucun perroquet n’est préparé à la ‘vie de salon’, ils n’ont pas évolué pour ce genre de vie sédentaire. Ils doivent tous apprendre à gérer leurs émotions et le stress qu’engendre inévitablement ce mode de vie si différent de celui pour lequel ils se sont développés, en mettant à profit leurs compétences innées. C’est quand l’oiseau atteint son stade d’indépendance que se manifestent les comportements aberrants tel le picage, rarement avant. La confusion que fait naître le besoin de manifester certains comportements innés et l’impossibilité de les exécuter dans nos maisons rend le perroquet très fragile. Il effectue des comportements de substitution pour calmer son anxiété qui jusqu’ici latente (du moins en apparence pour nous),  au final avait toujours été présente.

Le mal est déjà installé
Q Peut-on y faire quelque chose?
R. Peut-être.

Dans ce texte, on continue de parler du picage, mais vu d’un angle différent. Quand toutes les causes physiques ont été écartées, il ne reste que les causes psychologiques et celles-ci sont beaucoup plus difficiles à circonscrire pour tenter de faire cesser le picage.

Chaque oiseau est différent, n’a pas le même tempérament que le perroquet de votre voisin et surtout, n’a pas son vécu. L’anxiété de l’un n’est pas  du tout celle de l’autre et chaque cas de picage est unique, prenant sa source à travers les différents expériences ou traumatismes qu’aura vécus CET oiseau.

Trouver LA cause du picage de CET oiseau demande une enquête qui peut recouvrir plusieurs éléments différents, ce qui rend l’origine difficile à identifier.  Souvent, on ne décrit que l’élément déclencheur du comportement: divorce, déménagement, nouvel élément dans l’environnement, horaire chamboulé, etc. Ces divers évènements ne SONT PAS la cause du picage, ils n’en ont été que le déclic; le mal était déjà installé depuis un bon moment (sans qu’on s’en aperçoive) et il est beaucoup plus profond.

Q. Que veut dire psychogène?

R. Une affection dont la cause est psychologique.

On parle d’une forme de picage qui ne relève pas d’allergie, de maladie ou d’inconfort physique, mais bien de ce qui se passe dans la tête de l’oiseau.

Trouver la cause d’un picage psychogène, c’est faire un grand tour de manège entre le passé et le présent; c’est étourdissant parce que chaque ramification du problème nous renvoie à une autre qui se subdivise elle-même dans un dédale de facteurs souffrants possibles qui tous mis ensembles ont mené l’oiseau à s’en prendre à son propre corps pour tenter de faire cesser cette affliction.

C’est ce qu’on va tenter de comprendre dans les lignes qui suivent…

Le picage, sujet à polémique s’il en est un…

On a dit tout et son contraire sur le sujet, et en ce moment, ce qui est ‘in’, c’est d’affirmer que le picage comportemental n’existe tout simplement pas; on nous dit que ce n’est qu’alimentaire ou que physiologique (maladies, parasites, etc.). C’est le retour à Descartes, au raisonnement qui nous arrange, qui fait bien notre affaire, à l’animal-machine; vous savez, celui qu’on se plaît à nous expliquer sans son cerveau, sans ses émotions. Ce n’est pas un peu court, ça?

Bien évidemment qu’une mauvaise alimentation, une allergie ou autre affection peut être à la base du comportement de picage, mais pas seulement. Le perroquet est beaucoup plus complexe que ça. C’est un animal intelligent, peut-être trop pour être considéré tel un ‘animal de compagnie’.  Le perroquet est un être vivant avec des besoins et qui ressent autant une joie intense que la colère et la frustration. Qui peut le nier?

Ceux qui le nient sont aussi ceux qui nous taxent d’anthropomorphisme dès qu’on ose invoquer des sentiments et des émotions chez nos animaux. Pourtant aujourd’hui, les recherches tendent à démontrer que les émotions sont reliées directement au système nerveux et seraient générées au niveau des structures limbiques. L’activation de ces structures provoquerait des modifications qui seraient perçues au niveau de la conscience, produisant ainsi la sensation émotionnelle. Les études neurobiologiques révèlent que différentes espèces dont les humains, les singes, les chiens, les chats, les oiseaux ainsi que d’autres animaux ont la même structure chimique et transportent l’information de la même façon. Na!

Si les oiseaux peuvent ressentir des émotions, pourquoi alors nier que celles-ci puissent déclencher des activités anxiolytiques lorsqu’elles deviennent trop puissantes pour être gérées par le perroquet?

Bien non, justement, on ne nie pas. On cherche à comprendre et on s’ajuste aux besoins de notre trésor à plumes…

Lors d’un mini-sondage sur ma page Facebook, je demandais: ‘sur quel sujet aimeriez-vous que j’écrive?’ J’ai été très surprise quand majoritairement, on m’a demandé d’écrire un petit quelque chose sur le choix de la cage pour son perroquet, l’emplacement et l’entretien de celle-ci.

Je ne m’y attendais pas. Je ne pensais pas que ce fut un vrai sujet, tellement il y a peu de discussions sur la ou les cages.

Après y avoir bien réfléchi, finalement C’EST un sujet. Négligé, j’en conviens, mais un vrai sujet, parce qu’après avoir choisi son oiseau de rêve, il faut bien le loger et ce logement coûte généralement très cher. Alors, aussi bien choisir judicieusement le dispendieux logis de son perroquet.

J’ai fouillé un peu et constaté qu’on trouve sur Internet une telle diversité de cages qu’une oiselle n’y retrouverait pas sa couvée. Puisque mes propres oiseaux ne vivent pas en cage, je n’ai jamais vraiment pris la peine de faire de recherches sur l’objet. C’est incroyable, des centaines, que dis-je, des milliers de modèles sont offerts sur le marché qu’on nous assure ‘adaptés à notre oiseau de compagnie’.

Alors là, je dis stop! Beaucoup de modèles oui, pas toujours de bonne qualité, beaucoup de ferraille asiatique et plein de n’importes quoi pas très sécuritaires pour Coco. Adapté pour nos perroquets? Pas si certaine que ça…

Dans ce texte, je ne passerai pas en revue les modèles de cage, mais je parlerai de ce dont Coco a besoin de retrouver à l’intérieur de son petit chez soi. Bien évidemment, la première question à se poser est: mon perroquet a-t-il vraiment besoin d’une cage? La question est bonne parce qu’aucun perroquet ne rêve de vivre enfermé dans une cage. Cependant, si vous vivez en location ou que vous n’avez pas l’espace nécessaire, la cage peut devenir un mal nécessaire. On choisit une cage pour Coco, mais on le sort de là le plus souvent possible.

Alors, on y va pour le petit ABC de la cage de Coco…

Comme pour le reste, on entend ou lit des assertions complètement ridicules sur la maturité sexuelle de nos oiseaux.

L’âge adulte des perroquets fait peur. Pas autant que la crainte de la puberté, mais assez pour qu’on se mette à lire et écouter n’importe quoi et n’importe qui.

Lire sur la maturité sexuelle de nos perroquets, c’est un peu comme lire le dictionnaire médical des maladies. On devient hypocondriaque, on a l’impression d’avoir tous les symptômes de telle ou telle affection; ça gratte, c’est douloureux, mais au final, la raison finit par prendre le dessus et on se dit que ce n’est pas si terrible… bref, qu’on n’est pas malade.

Avec la maturité sexuelle de nos perroquets, on se reconnaît dans ce qu’on lit sur les réseaux sociaux, l’expérience de l’un reflète notre propre vécu, on reconnaît des ‘symptômes’, des comportements et on se sent démuni, on est malade de notre perroquet.

Pourtant, le passage à l’âge adulte n’est pas si terrible, la plupart d’entre nous sont passés par là et nous avons survécu pas si mal.

Nous sommes contents qu’enfin notre chien y arrive, idem avec nos chats, mais avec nos perroquets c’est une autre histoire, on craint que… On a peur de… Mais pourquoi? Pourquoi avons-nous si peur des étapes, pourtant normales, du développement de nos perroquets? Pourquoi y voit-on presque automatiquement un ou des problèmes de comportements?

On le sait bien, Coco ne demeurera pas bébé toute sa vie! Quand ça arrive, nous n’y sommes tout simplement pas préparés. La maturation d’un perroquet est longue et certaines espèces n’arrivent à l’âge adulte qu’au bout de quelques années de cohabitation avec nous. Coco grandit, il change d’attitude et c’est tout à fait normal. Il n’a pas de problème de comportement… il est grand maintenant et c’est tout!

Allons-y voir de plus près et démystifions ensemble la maturité sexuelle de Coco, dépoussiérons les mythes entourant le perroquet qui arrive finalement à sa période de réalisation.

Aujourd’hui, je continue sur ma lancée des mythes et complots entourant nos perroquets.

Parce que l’humain a tendance à tout ramener à lui-même, il définit trop souvent les perroquets à travers ses propres yeux, leur donne des intentions et des sentiments qu’il connaît, soit les siens, et leur impose diverses formes de ‘sanctions‘ toutes plus ridicules les unes que les autres en se convainquant que l’oiseau ‘devrait comprendre’.

Coco n’agit pas en humain, on sanctionne; il n’obéit pas, on sanctionne; il tente de communiquer, il crie, on sanctionne; il réagit vivement par une pincée parce qu’on ne comprend pas son refus d’obtempérer, on sanctionne; il grandit, devient pubère et tente de s’affirmer, on sanctionne encore.

Sanction définition: Résultat du jugement de quelqu’un sur quelque chose. Peine prévue par la loi pour punir une infraction. Punition donnée dans un cadre officiel.

Ainsi, nous jugeons les actions de nos perroquets, nous leur imposons une peine à la mesure (croit-on) de l’offense et cette punition que nous lui offrons nous apaise. Ça fait du bien de punir son perroquet après qu’il ait (… ). N’est-ce pas?

Nous n’avons pas l’imagination de nous mettre à la place de l’oiseau, d’essayer de comprendre un comportement selon son point de vue à LUI, mais nous avons une imagination très fertile quand vient le temps de réagir à ce comportement…

Qu’est-ce qu’on a pas inventé pour justifier nos actions ou réactions envers lui? Qu’est-ce qu’on a pas lu ou entendu sur la façon correcte de corriger son perroquet, sur l’art de la sanction aviaire?

On va passer tout ça en revue, là tout de suite pour en finir avec ces affirmations insensées.

Cette semaine, mon cerveau avait décidé de se mettre à la position ‘off’ dans mon hémisphère de l’imagination. Pas moyen de me trouver un sujet pour la chronique de cette semaine. Bref, un vrai de vrai syndrome de la page blanche… J’hais ça!

Puis, après avoir arpenté la maison en tout sens et fait quelques incantations à la vie en lui demandant d’être bonne pour moi, le coup de téléphone providentiel résonna…

– Madame: J’ai adopté un mâle gris de quatre ans il y a deux semaines. Le premier jour, il était calme avec moi, mais, les jours passants, je me suis aperçue qu’il avait une très nette préférence pour les hommes. Les premiers jours, il n’était pas trop mal avec moi, mais s’allumait dès que mon conjoint entrait à la maison. Pourtant, c’est à peine si mon mari remarque sa présence. Puis, il a refait ce comportement quand mon frère est venu nous rendre visite. Quand il y a un homme, il montre très séducteur et n’importe quel homme peut l’approcher.

Lorsque je suis seule avec lui, ça va un peu mieux; il ne fait pas le joli cœur avec moi, mais il semble tolérer ma présence. Cependant, dès que mon conjoint revient du travail, je n’existe plus du tout et j’ai même droit à des mimiques d’intimidations.

Hier, la situation s’est aggravée. Quand j’ai voulu changer les écuelles dans la cage, il m’a mordue à la main. C’était la première fois. J’ai retiré ma main, mais comme je devais changer ce bol, j’y suis retournée et à ce moment-là, il m’a directement agressée au visage, puis à l’épaule, il a fallu que mon mari intervienne sinon il mordait et remordait de plus belle.

J’ai téléphoné à mon vétérinaire qui m’a dit que c’est une situation commune, que mon oiseau n’aime pas les femmes (en général) et que dans cette condition, il est normal qu’il aille vers tous les hommes qu’il rencontre, mais pas les femmes et que je dois l’accepter si je ne veux plus me faire agresser.

Mon oiseau ne m’aime pas, mais je ne veux pas croire qu’il n’y ait rien à faire pour changer cette situation. J’ai besoin d’aide…

Dans le merveilleux monde des perroquets, on entend ou lit tout et son contraire. Généralement, ce sont des assertions qui ne servent à rien d’autre qu’à justifier notre méconnaissance de ces oiseaux, que ce soit de leurs besoins, de leurs instincts ou de leur mode de vie ancestral (qui, je vous le rappelle, a mis des millions d’années à se mettre en place); ou encore, nous bourrer le crâne de sornettes pour arriver à nous faire accepter l’inacceptable.

Adopter un perroquet relève souvent du rêve d’enfance pour plusieurs personnes et l’acquisition d’un tel oiseau se fait souvent sous l’impulsion du moment. La plupart du temps, compte tenu de l’impulsivité du geste, les gens repartent avec leur petit paquet de plumes sous le bras sans avoir la moindre idée du contenu dudit précieux paquet. Alors, ils cherchent conseil auprès de connaissances, amis, éleveurs, commis d’animalerie, clubs de perroquets (réels ou virtuels), etc. Malheureusement, dans de trop nombreux cas, le tout nouveau parent adoptif de perroquet, aveuglé par son enthousiasme ne prend pas le temps de questionner ou d’évaluer la pertinence de l’information qu’il reçoit. Dans la mêlée des informations, il ne faut pas oublier que les mythes populaires ont en commun d’êtres simplistes, accommodants et transmis par des gens qui n’en connaissent tout simplement pas assez pour être en mesure de discerner la qualité de l’information qu’ils prodiguent.

Vous n’avez pas le choix d’être responsable de l’information à laquelle vous acceptez d’accorder crédit. La plupart des gens qui vivent avec un perroquet ne peuvent conseiller qu’à partir de leur propre expérience. Leur perroquet a assurément un vécu, une personnalité, un environnement, une socialisation ou même une génétique qui sont très différents de ceux de votre perroquet. Le tempérament de votre gris d’Afrique de sept mois n’a rien en commun avec celui de l’amazone de cinq ans de votre copain.

Prenez le temps de vérifier que la personne qui tente de vous inculquer LA façon d’agir avec votre perroquet peut aller au bout de sa pensée. Peut-elle vous expliquer clairement POURQUOI vous devriez agir de telle ou telle façon? Est-ce que son conseil va aider votre perroquet à s’adapter ou n’est-ce qu’un truc rapide pour faire réagir l’oiseau (quick fix)?

Et posez-vous la question à vous-même… Est-ce que cette réponse me semble complète, sensée, cohérente, logique? Si vous doutez, si vous répondez non à un seul de ces énoncés, ne suivez pas aveuglément le conseil… il y a un ‘non de trop!

L’enfer est pavé de bonnes intentions et ce pavage est épais (je vous laisse le soin de donner au mot ‘épais’  le sens que vous voulez)! Il y a encore beaucoup trop de ces mythes populaires, de ces légendes aviaires qui sont malheureusement en libre circulation dans les milieux dits ‘spécialisés‘. C’est l’ignorance, la paresse intellectuelle et la facilité qui font perdurer des mythes dangereux sur les perroquets. Pourtant, la bonne information est facilement accessible aujourd’hui, il y a beaucoup de publications de très haut niveau. Plus aucune excuse ne tient. Le ‘je ne savais pas’ ou ‘ on m’a donné une mauvaise information‘ n’a plus sa raison d’être en 2019. Il relève de notre jugement d’accepter ou refuser de suivre les prescriptions d’un quidam qui risquent de mettre en péril l’équilibre psychologique ou physiologique de notre perroquet ainsi que notre relation avec ce dernier.

Pour expliquer les agressions, on a imaginé pour ces oiseaux une hiérarchie de dominance que nous humain connaissons bien, mais qui est pourtant inconnue de nos perroquets. Complot ou ignorance?

Pour justifier l’imprégnation aberrante que crée l’élevage à la main, on a fait fort. On nous a asséné des tas de balivernes au point où nous en sommes parvenus à trouver normal ce mode d’élevage contre nature et à réellement croire que l’élevage normal, parental, est néfaste pour les petits perroquets qui ont le malheur de naître en captivité. Complot pour sûr!

Moins on connaît un animal, plus il est facile de lui composer un univers dysfonctionnel pour légitimer notre propre ignorance. Malheureusement, ces contrevérités sont répétées des millions de fois, jusqu’à ce qu’on en vienne nous-mêmes à y croire… Si tout le monde le dit, ce doit être vrai! Même les ‘professionnels‘ du milieu aviaire en sont venus à  reproduire tels des automates, ce qui pourtant n’est qu’affabulation. Complot ou ignorance?

Qui n’a pas entendu de la bouche d’un de ces ‘experts‘ que telle ou telle espèce était nécessairement agressive, qu’un perroquet perché sur votre épaule ou à la hauteur de vos yeux deviendrait automatiquement ‘dominant‘ sur vous, qu’à la puberté tous les perroquets deviennent hors de contrôle et qu’à maturité sexuelle, tous les perroquets perdent les acquis de la première période, se ‘désapprivoisent‘, deviennent agressifs et perdent leur statut de bons compagnons. Complot ou ignorance?

Ces propositions sont si répandues qu’elles en sont devenues banales et il ne nous vient même plus à l’idée de les remettre en question. Ces fumisteries créent des torts parfois irréparables dans notre relation avec Coco.  Ce sont des idées reçues qui ont la vie dure, et ce, malgré la médiatisation et la plus grande diffusion des connaissances et des découvertes faites à ce jour sur nos perroquets.

Ces idées fausses sont nombreuses et surtout, diablement tenaces. Les attentes envers ces oiseaux sont aussi irréalistes que farfelues.

Si certaines de ces légendes aviaires font sourire, d’autres sont dramatiques et peuvent compromettre dangereusement l’équilibre du perroquet, autant au point de vue physique que psychologique.

On commence aujourd’hui à débroussailler tout ça. Idées reçues et préconçues… sortez de ce texte!

Alors ça y est, votre perroquet a grandi. Il est maintenant ado et c’est tout à fait normal, il faut simplement l’accepter, on n’a pas trop le choix… Tout ce qu’on peut faire, c’est l’accompagner dans cette transformation qui fort heureusement ne dure pas; ce n’est qu’une phase de sa maturation. Votre rôle sera de l’aider à passer au travers pour le retrouver ensuite de l’autre côté, soit la maturité sexuelle.

Arrivé au stade de puberté, le jeune perroquet tente de s’affirmer, c’est d’ailleurs la raison pourquoi on appelle cette période le stade d’affirmation. Le jeune perroquet devient plus indépendant, cherche ses propres repères, s’éloigne de ses ‘parents‘ pour vivre ses propres expériences.

On doit le laisser aller sans chercher à le brimer (comme dans: faire subir à (qqn) des vexations ou des contrariétés de façon continue) ou à le punir (ce qui serait catastrophique à ce stade de développement). Il est certain qu’il n’agira plus comme le gentil bébé que vous avez toujours connu. Il est grand maintenant et il fera des expériences, pas toujours heureuses, du moins, de votre point de vue. Il aura un immense besoin de liberté pour découvrir SON monde avec ses nouveaux yeux d’ado. Par le biais de ses différentes mésaventures, bien évidemment, il risque de vous faire tourner en bourrique… vous n’êtes qu’humain! Plus d’un de mes clients a baissé les bras face à l’envahissante période d’adolescence de son perroquet, mais croyez-moi, il ne le faut pas, ce n’est qu’une passade, une période qui ne durera pas dans le temps. Si on y est préparé, il n’y a pas de raison pour que ce soit la catastrophe annoncée.

Il y a deux périodes calmes avec les perroquets: la période juvénile et la maturité. Entre les deux, il y a l’autre, la période de puberté qui est un passage obligé pour revenir à une période plus sereine. Prenez ça comme un rite de passage avant d’accéder au trésor, soit la vie parfaite en compagnie d’un perroquet mature.

Note importante: Ce texte s’adresse à tous, pas à un individu en particulier. Si vous vous reconnaissez, si le chapeau vous va, ne le prenez pas personnel, je vous jure que je ne vous vise pas personnellement, mais je crois néanmoins que ce texte pourrait grandement vous aider et surtout, venir en aide à votre perroquet. Malgré qu’il soit factuel, ce billet a été rédigé dans une visée de prévention. Le pronom personnel ‘VOUS’ est utilisé dans le sens de ‘La personne à qui on s’adresse et avec laquelle on est respectueux’.

Chaque hiver rapporte son lot de brutalité envers les perroquets. Est-ce le manque de luminosité qui vous rend si irritable? L’hiver s’éternise, vous êtes beaucoup moins patient,  affreusement intolérant et trop souvent, c’est Coco qui en subit les conséquences. Au cours des mois de janvier, février et mars, on fait appel à moi parce que Coco a soudainement changé d’attitude, parce qu’il s’est soudainement transformé en T-Rex.

Que je déteste ce mot ‘soudainement’!

Lors d’une consultation de routine pour un comportement d’agression, je perds un temps fou à poser des questions pour chercher à comprendre pourquoi le perroquet utilise l’agression pour se faire comprendre. Généralement, c’est un bête malentendu, une dysfonction de la communication et c’est sur celle-ci qu’on agit.

En hiver, avec mes années d’expérience, j’ai appris à faire court et ne plus perdre mon temps à me faire mentir inutilement au téléphone par l’humain qui cherche une solution à ce ‘soudain’ comportement d’agression, je pose la question direct:  l’avez-vous frappé?

Juste cette semaine, par trois fois la réponse fut ‘oui’. L’hiver est le calvaire des perroquets qui vivent en captivité et qui ont à subir l’humeur de chameau de leur humain.

Dans ces moments-là, il m’arrive de fantasmer dans ma tête: plus qu’un cours pré-adoption sur le comportement des perroquets, dans mon monde idéal, ce serait l’obligation d’un cours de yoga et de méditation imposé à tous les propriétaires de perroquets qui ont l’hiver pénible. Un peu de zenitude dans la relation avec Coco serait salutaire.

Au cours de mes années de pratique, j’ai vu plus d’une relation détruite par un simple geste malheureux: une gifle, un coup sec et brutal sur la cage, un tremblement violent pour déséquilibrer l’oiseau jusqu’au mouvement emporté pour l’envoyer valser dans le décor.

Un perroquet ce n’est pas un humain et si on n’est pas préparé à certaines actions (crier ou mordre) de sa part, mieux vaut s’informer avant d’en adopter un.

La plupart des problèmes avec les perroquets, pour ne pas dire, TOUS les problèmes avec les perroquets vivant en captivité ne proviennent que d’une seule et unique source… l’humain.

Retirez l’humain de l’équation et il n’y en a plus de problème d’attitude ou de comportement avec nos perroquets.

Aujourd’hui je m’adresse à vous, oui vous l’humain, la machine à fabriquer des problèmes de comportement, qui avez tellement d’attentes et qui êtes toujours trop pressés de les atteindre. À vous, humains qui réagissez de manière excessive pour un oui ou pour un non à un comportement de votre oiseau, pourtant naturel à la base. À vous, qui faites subir au jeune perroquet une imprégnation aberrante à l’humain, qui interférez dans son processus normal de socialisation et qui par la suite vous surprenez que celui-ci ne sache pas bien se comporter au point de vous mordre parce qu’il n’a pas appris à faire autrement; qui faites vraiment tout et n’importe quoi de travers avec ces oiseaux. Êtes-vous à ce point… je ne vais pas finir ma phrase pour rester polie.

Vous l’aurez deviné, ceci est un billet d’humeur. Je suis fichtrement en colère!

Ma question… Qu’est-ce qui vous fait penser que vos actions n’auront pas de conséquences?

Que vous avez le droit de faire tout et son contraire dans une seule interaction avec votre perroquet, de passer de la tendresse à la fureur noire parce que Coco vous a malencontreusement pincé dans le feu de l’action ou vous a hurlé son désarroi?

Êtes-vous à ce point dénué de discernement quand vous frappez une petite bête qui ne fait qu’une fraction de votre poids et votre taille…?

Alors, je vais vous confier un secret… Les perroquets apprennent mille fois plus par ce que l’on fait, par nos actions que par ce que l’on cherche à leur inculquer. Coco s’est transformé en agresseur après que vous l’ayez brutalisé? À qui la faute? Qui a servi de modèle?

Est-ce qu’on peut perdre la confiance de son oiseau?
Bien évidemment que oui… Coco ce n’est pas une brique!

Est-ce qu’on peut regagner la confiance de son oiseau?
Je dirais oui aussi. Cependant, tout dépendant de l’outrage, le perroquet demeurera méfiant, ce ne sera plus la confiance aveugle des premiers moments. Dans notre jargon humain, on dirait ‘il a pardonné, mais il n’oublie pas’. Dorénavant il scrutera plus attentivement vos interactions, il se méfiera;  disons qu’il y pensera à deux fois avant de s’abandonner. L’innocence est brisée. Je vous explique…

Le perroquet comme tout autre animal sait faire preuve d’agressivité dans diverses situations. Normalement, le comportement d’agression suit un modèle comportemental:

  1. Avertissement, menace, intimidation.
  1. Si la première phase de menace ne fonctionne pas, il passera à l’action en mordant plus ou moins fort, selon le degré d’irritation ou de danger.
  1. Après l’agression vient ce qu’on appelle une phase d’arrêt ou d’apaisement.

C’est ce qu’on appelle « l’agressivité réactionnelle », c’est-à-dire que l’oiseau réagit à un stimulus en suivant une séquence comportementale normale.

Cependant, en captivité chez le perroquet *dyssocialisé (eam), on observe trop souvent un genre d’agressivité qu’on ne devrait pas rencontrer entre un animal proie (le perroquet) et un animal prédateur (humain). Je parle ici d’une agression où les phases de menace et d’apaisement ont totalement disparu, c’est-à-dire que l’oiseau passe directement à l’agression sans autre forme d’avertissement. Ne faites jamais l’erreur de croire qu’un perroquet né en captivité, dyssocialisé, nourri par l’humain et imprégné à celui-ci vous avisera à tout coup de son intention de vous faire violence. Que nenni! Ce n’est pas que l’oiseau est traître ou hypocrite, c’est seulement que la méthode d’élevage à la main (eam), cette dyssocialisation primaire souvent accompagnée d’un *syndrome d’isolement (privation sensorielle),  a rendu le perroquet dit ‘de compagnie’ terriblement imprévisible.

Au stade instrumentalisé, le perroquet présente une hyperagressivité secondaire avec morsure (parfois très violente) sans avertissements ni menaces et de manière très impulsive.

*Dyssocialisation primaire: « Il s’agit du plus grave des troubles du développement entraînant de l’agressivité » – Isabelle Viera, vétérinaire comportementaliste.

C’est le défaut d’acquisition des conduites sociales propres à l’espèce qui se développent normalement en très bas âge dans les premières semaines / mois de la vie (selon l’espèce) et qui sont indispensables à la vie de groupe. C’est l’absence d’apprentissage des règles sociales et des codes de communication. Le perroquet séparé de ses parents n’a pas acquis, lors de son développement, les mécanismes primaires d’inhibition sociale; il ne sait donc pas comment se comporter avec ses congénères, ne sait pas comment résoudre un conflit. Ce qui le rend imprévisible, voire même dangereux.

* Syndrome d’isolement ou privation sensorielle:
C’est l’incapacité de l’oiseau à gérer correctement les informations sensorielles. C’est le résultat d’une insuffisance de stimulations au cours du développement de l’oisillon qui, n’ayant pu apprendre à connaître suffisamment son environnement, devient incapable de s’y adapter par la suite.

Q. Pourquoi le perroquet nous agresse?
En premier lieu, parce qu’il ne craint pas l’humain. Il faut savoir que normalement, les agressions, autres que celles liées à la prédation, se passent à l’intérieur même de l’espèce (intraspécifique). Alors pourquoi, le perroquet (animal proie) ne démontre aucune crainte envers l’humain (animal prédateur) et pire encore, n’a aucune hésitation à s’en prendre à celui-ci (agression interspécifique)?

R: C’est parce que le perroquet EAM s’identifie à l’espèce humaine. Pour l’oiseau, l’agression EST intraspécifique … parce que la méthode d’élevage « eam » imprègne les jeunes perroquets à l’humain! Beaucoup d’autres comportements aberrants de l’oiseau imprégné à l’homme se sont révélés découler directement de la méthode d’élevage « eam », mais l’agression en est certainement le plus douloureux pour nous.

Je sais, j’en parle encore… de « l’eam », mais si on veut comprendre la raison des agressions si souvent rencontrée dans une cohabitation humain-perroquet (faites un tour sur les réseaux sociaux, vous verrez), je ne peux pas ne pas en parler. L’agression d’un animal proie envers un animal prédateur est contre nature, sauf bien évidemment si la proie se défend contre son prédateur, mais autrement, le genre d’agression par irritation, par frustration ou parce que Coco a la mèche courte ne devrait pas se passer. Imaginez un chien qui agirait de la sorte: on dirait qu’il a un sérieux problème de comportement. Les chiens agressifs sont des « erreurs » et malheureusement, trop souvent euthanasiés.

Avec les perroquets, on a fini par s’imaginer que les agressions, même très violentes,  font partie de la fatalité de vivre avec ces oiseaux. Ceux-ci sont élevés dans la visée de ne pas craindre l’homme et pour ce faire, on les *imprègne à l’humain (certains éleveurs s’en vantent même) et à partir de ce moment, très justement… les perroquets ne craignent plus l’humain, il s’y identifient! Voilà!

*Empreinte filiale: « Processus d’apprentissage par lequel les jeunes oiseaux apprennent à reconnaître les caractéristiques de la mère ou des deux parents, dont ils n’ont aucune connaissance innée. » – Bateston- Sluckin – Hess.

 L’empreinte sexuelle: « Processus d’apprentissage par lequel un jeune animal acquiert la connaissance des caractères qui lui permettront ultérieurement d’identifier un partenaire adéquat auquel s’accoupler. Si un jeune d’une espèce sexuellement « imprégnable » est élevé par des parents adoptifs appartenant à une autre espèce, il en résulte des empreintes aberrantes. » Lorenz- Immelmann – Hess – Scudo – Bateston.

Pourquoi je fais plein de citations? Simplement que quand ça vient de moi, on dirait que ça fait moins sérieux. Alors, je cite des vétérinaires comportementalistes, des éthologistes et des biologistes… ainsi, s’il y a des confrontations suite à un de mes textes anti-eam, je ne me sentirai pas visée… Na!

Nous voici donc arrivés au dernier texte de la série des soins d’urgence à domicile pour nos perroquets. Nous avons déjà vu pas mal de situations pour lesquelles notre intervention rapide peut faire la différence entre l’oiseau qui s’en remet ou pas. S’il bénéficie d’un minimum de liberté pour laisser libre cours à son comportement exploratoire naturel (et sain), cette liberté peut aussi le conduire à se mettre en fâcheuse situation. Notre perroquet est un ‘as’ de la boulette, et comme il sait marcher, grimper et voler, tout peut devenir potentiellement dangereux et se transformer en ‘état d’urgence’, et ce, que le perroquet soit de petit gabarit ou un géant.

N’allez jamais croire qu’un perroquet encagé ne peut pas faire de bêtises, loin s’en faut. S’il est constamment en cage (6 heures ou plus par jour), s’il s’ennuie, il déploiera des trésors d’imagination pour passer le temps et briser cet ennui. Qu’imaginera-t-il de bon (ou mauvais) à faire?

Ce petit guide n’a pas pour but de remplacer les précieux soins vétérinaires, mais bien de stabiliser et garder votre oiseau en vie jusqu’à ce qu’il soit pris en charge par un praticien qualifié. À cause de leur métabolisme particulier et surtout rapide, les oiseaux ne peuvent attendre longtemps lors d’urgence avant d’être pris en charge. Votre intervention peut faire la différence entre la vie et la mort de votre chéri.

Ce guide doit être utilisé comme aide et conseil aux soins d’urgence (gestes à poser), mais ne peut en aucun cas se substituer à une visite chez votre vétérinaire aviaire. Vu?